La Licorne Électrique / De elektrische La Licorne /  The electric Licorne / das Elektro-Licorne
Mildé - Kriéger    1940-1942
En 1940, la France est occupée par les troupes militaires allemandes. C'est durant cette période très difficile (1841) que la société Mildé-Kriéger est fondée pour travailler ensemble sur un projet de véhicules électriques.
Charles Mildé dirigeait l'organisation et avait déjà conçu de nombreuses voitures électriques moratoires (moratoire) sous son nom. Louis Kriéger, un homme âgé (73 ans) et descendant direct de la famille Kriéger, construit des véhicules électriques depuis 1880.

Pour des raisons pratiques, le projet a été développé sur la base d'une voiture existante. Le modèle choisi était une La Licorne 6CV de 1939. Légère, compacte et dotée d'un bon châssis solide. Cette voiture avait les caractéristiques parfaites pour une conversion réussie.

La première Mildé-Kriéger fut homologuée le 7 mars 1941 par la Direction des Mines sous le code MK 10 type 124. La voiture fonctionna sans problème, bien sûr, la recherche de performances fut de préférence axée sur la conduite de la voiture malgré le manque de carburants.

On estime qu'entre 100 et 150 mildé-Kriegers ont été produits durant cette période sombre de l'histoire de France. Cela aurait pu être plus parce que les autorités allemandes ont interdit la production le 1er octobre 1942 et ainsi cette aventure industrielle de construction de voitures électriques a pris fin. En partie à cause d'un bombardement sur l'une des usines Licorne, il ne reste actuellement que deux des voitures électriques Licorne-mildé-Kriéger.

Le moteur électrique de type «cuirassé SAFI» remplace l'essence et puise son énergie dans 48 éléments de batterie répartis à l'avant et à l'arrière. En raison de son poids de 1420 kg, la voiture a une vitesse de 40 km/h avec une autonomie de 120 km.

Museum Collectie Mobil'Eco.
Jean Michel Horvat-Christiant Lucas-Robin Buitenhuis
www.mobil-eco.com

Histoire du type dans la marque :

Le châssis et la carrosserie de la MILDE KRIEGER électrique AEK fut construit par la société LA LICORNE, fabricant de voitures thermiques.
Louis KRIEGER né en 1868 et Charles MILDE, deux ingénieurs, anciens constructeurs de fiacres électriques (fin du 19e siècle) ont conçu et industrialisé  toute la partie électrique de ce véhicule.
Plus de 100 exemplaires de ce type seront fabriqués à Courbevoie, de 7 mars 1941 au 21 juillet (1 octobre) 1942, date d’interdiction de toute fabrication automobile par l’occupant allemand.
Construite avec robustesse pour résister sans broncher aux chocs, heurts et trépidations encaissés à 120 km/h, La Licorne était toute indiquée pour recevoir allègrement la surcharge de 250 kg de batteries (96 volts–213 Ah) et l'equipement électrique conçu par Mildé-Krieger. Le poids à vide est de 1420 Kg.
Le moteur de type à excitation compound est commandé par un rhéostat de champ, agissant sur le circuit shunt et manœuvré par la pédale d’accélérateur.
Le levier de vitesse à 4 positions actionne un « combinateur » Les deux vitesses avant sont obtenue par une mise en parallèle ou série des deux demi batteries.
Ainsi "élecrifiée", La Licorne emporte 4 personnes à 40 km/h sur une distance de 120 km.

Après 1945, toutes les MILDE KRIEGER furent détruites ou remotorisées avec un moteur à essence.
Histoire du modèle exposé :

Cette voiture est le dernier exemplaire complet, en état, connu à ce jour.         
Utilisée vraisemblablement dans la région parisienne de 1941 à 1954, elle a ensuite été immatriculée en Haute Loire jusqu’en 1978.
Propriété de M. Bernard DELBREIL-BERGES jusqu’en 2005, elle a été rénovée, immatriculée et utilisée par ce dernier, en Ariège

Mise à disposition de l’association MOBIL’ECO par      Jean Michel HORVAT et  Christian  LUCAS
Dans le domaine de l'énergie, la solution d'adaptation d'un modèle existant pourrait être appliquée. Le plus probant est l'entraîneur des doux LICORNE-Krieger.
A couvrir de près, et monogrammes, durs, dur de différencier un coach LICORNE 6/8CV 1939 ou 1946-49, d'un doux-Krieger 1940-41. Ce sont en réalité ni plus ni moins que la caisse et le châssis robuste de la voiture X qui ont été repris, et équipés d'accumulateurs de 250 kg (!), répartis à la fois dans le coffre sous le capot avant, légèrement plus proéminent que la voiture LICORNE sur de l'essence. Celles-ci permettent environ 90km, et le moteur électrique permet à l'ensemble de transporter quatre passagers à 40 km/h.


Le museau du doux Krieger est agressif ! On est loin encore, d'une voiture de sport ou "fluff". A noter l'absence du monogramme "mild-Krieg" dans le haut de la calandre, seuls les mots "électrique" ont survécu. La batterie est visible derrière la calandre.

Vue arrière, sur la boite contenant les piles, et pointant vers le tableau de bord du doux-Krieger. Le tableau de bord n'est pas pauvre : il a tout ce qu'on peut désirer pour conduire sa voiture en toute quiétude, indicateur de charge et indicateur de consommation au compte-tours, cependant temps de privation oblige, par contre la porte est constituée d'une seule feuille de contreplaqué fin. Les trois pédales sont maintenues pour la conduite de l'auto : à gauche, la pédale d'embrayage devient une disjonction, au centre, la droite frein et l'accélérateur. Une somme parfaitement classique ! S'il a disparu de la calandre, le logo "mild-Krieg" entourant la Licorne, est resté sur le coffre. D'ailleurs, Krieger, cela ne vous dit rien ? C'est en effet la même que celle dont nous parlions déjà d'une limousine de voyage produite par sa firme en 1908. En 1940, Krieger pouvait ainsi revendiquer plus de quarante ans d'expérience !